Par une douce journée hivernale comme nous en connaissons tant au Vietnam, je suis parti me promener autour du lac Hồ Tây, comme à mon habitude. Sauf que cette fois-ci, plutôt que de suivre un chemin que j’emprunte régulièrement, j’ai décidé de longer la rive nord du lac, histoire de changer d’itinéraire. Ainsi, dans l’un des recoins d’une des presqu’îles du lac, je suis tombé par hasard sur l’entrée du temple Tây Hồ dont j’ignorai complètement l’existence, alors même que je suis passé des dizaines de fois sur la route juste en dessous. Je vous invite aujourd’hui à découvrir cette merveille de la culture vietnamienne, et un morceau de la mythologie qui l’entoure.
Le temple Tây Hồ (« Phủ Tây Hồ » en vietnamien) est donc un temple situé sur la rive nord du lac Hồ Tây, dans le district Tây Hồ à Hanoi. Contrairement à d’autres lieux de culte comme la pagode de Trấn Quốc, le temple Tây Hồ n’est pas lié au bouddhisme, mais au culte des ancêtres, une particularité culturelle vietnamienne très présente dans la vie quotidienne des habitants, à mi-chemin entre religion et tradition locale. En l’occurrence, ce lieu de culte est dédié à la déesse mère Liễu Hạnh, qui est l’une des quatre « divinité immortelle » dans la mythologie vietnamienne.
Selon la légende (et de ce que j’en ai compris), la princesse serait la fille de l’empereur de Jade. Elle aurait séjourné autour du lac Ho Tay d’Hanoi après avoir été bannie de son monde par son père, pour avoir cassé une coupe en jade. Elle aurait ainsi vécu ici, en protégeant les villageois des fantômes, des mauvais esprits et des forces obscures, avant de regagner son monde céleste par la suite. Sauf qu’avant de partir, la princesse aurait fait la rencontre d’un homme prénommé Phùng Khắc Khoan, avec lequel elle aurait notamment écrit des poèmes. Un jour, alors que ce dernier revenait voir la princesse après un long voyage, il ne la trouva pas. Il décida alors, avec l’aide des villageois, de bâtir ce temple en sa mémoire, à l’endroit même de leur supposée rencontre. Bien sûr, l’histoire mythologique est beaucoup plus longue, elle comporte aussi des variations selon les origines et de nombreuses péripéties, ne prenez pas mes quelques mots pour vérité absolue !


Après avoir pris connaissance de la légende, revenons sur terre pour découvrir ensemble le temple Tây Hồ. C’est donc en suivant une route quelconque, ressemblant à n’importe quelle autre au Vietnam, que je suis arrivé devant l’entrée du temple. D’ailleurs, dans les rues tout autour du temple, vous trouverez beaucoup de stands qui vendent la spécialité culinaire du coin, des beignets de crevette connus sous le nom de « bánh tôm Hồ Tây ». Mais nous sommes ici pour parler du temple et non de la gastronomie locale, alors revenons-en à nos moutons.
Pour simplifier la découverte, nous allons diviser le temple en deux parties : nous parlerons d’abord d’une première grande cour comprenant des bâtiments qui invitent au recueillement puis d’une seconde, plus petite, que je décrirais comme étant plus « décorative ». Cette découpe est purement fictive puisque les deux cours communiquent et ne forment qu’un tout, même s’il y a une part de vérité puisque chacune possède sa propre entrée. Enfin, comme chaque temple au Vietnam à ses « spécialités » selon les divinités présentes, il faut savoir que les croyants qui se rendent dans ce temple « prient » en espérant retrouver le bien-être intérieur, la bonne santé et de la chance sur le plan sentimental pour soi-même, son couple ou sa famille.
Notre visite débute ainsi par la grande cour, dans laquelle j’ai atterri en franchissant la porte ci-dessus. Cet endroit se compose de plusieurs autels extérieurs et de bâtiments dans lesquels on peut entrer pour se recueillir. Dans les bâtiments, on peut apercevoir des statues représentant différentes déesses, qui ont chacune des vertus distinctes dans la culture vietnamienne. À l’extérieur, on retrouve également dans cette cour une grande cloche dont j’ignore pour l’heure la signification, ainsi qu’un somptueux et immense Ficus Benjamina sacré dont les branches/racines sortent parfois du sol (c’est très impressionnant à voir). Partout où l’on pose le regard, on peut distinguer des détails, des gravures ou des objets propres à la culture vietnamienne.




Les deux cours sont séparées par une « allée marchande » longeant le lac Ho Tay, faite de petits stands les uns collés aux autres. On peut notamment acheter de quoi boire et manger, mais aussi des offrandes toutes prêtes, que l’on peut ensuite déposer dans les autels du temple. À ce sujet, une chose m’a d’ailleurs troublé sur la nature des offrandes, je ne sais pas si vous avez fait attention sur les photos. Avez-vous vu les canettes de coca-cola et de bières dans l’autel extérieur ? Je n’ai pour l’heure pas d’explication, je m’attendais à voir des choses plus « saines », mais peut-être que les ancêtres apprécient également ce type de boissons ! Enfin, en traversant cette allée et si la météo le permet, on peut également profiter d’une jolie vue sur la rive sud du lac Ho Tay, et comprendre pourquoi la déesse s’est provisoirement installée ici (même si les buildings n’existaient sans doute pas à son époque !).


Au bout de cette allée marchande, nous arrivons dans la plus petite des deux cours. Ici, pas de bâtiments pour se recueillir, à moins qu’ils aient été fermés lors de mon passage. Nous retrouvons ainsi un second arbre sacré avec sa stèle et son terrain aménagé, agrémenté de jolies statues de bœufs, couleur or. On retrouve aussi au fond de cette cour un bâtiment abritant une seconde grande cloche (semblable à la première), cachée par un arbre en pot sur la photo ci-dessous.



Pour conclure, j’ai vraiment apprécié la visite de ce temple, encore plus que la visite de la pagode Trấn Quốc. Malheureusement, je n’ai compris ce que j’avais vu qu’après-coup, avec l’aide de ma compagne et en faisant des recherches sur Internet. J’y retournerai à coup sûr afin d’en profiter pleinement avec ces nouvelles connaissances, et pour pouvoir m’attarder sur les détails que j’ai manqués lors de ma première visite. Ce temple a l’air assez important dans la communauté locale puisqu’il accueille des cérémonies rassemblant de nombreux Vietnamiens (j’ai vu quelques photos de ces rassemblements, c’est très impressionnant), mais j’ai eu la chance de le visiter sans qu’il n’y ait trop de monde. Espérons qu’il en soit de même lors de mon prochain passage !
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