Comment faire pour apprendre le vietnamien ?

Après plus d’une année passée au Vietnam, et donc à apprendre (très) doucement le vietnamien, mon niveau me parait toujours aussi déplorable. Bien sûr, je ne m’attendais pas à être bilingue en un an, surtout que je n’utilise pas le vietnamien au quotidien, mais quand même. Concrètement, je suis aujourd’hui en capacité de tenir une conversation basique à l’écrit, ainsi que de lire des livres pour enfants simples, ceux avec les animaux et les images. Par contre, je ne suis toujours pas en mesure de parler distinctement à haute voix, et encore moins de comprendre les réponses de mes interlocuteurs s’ils parlent normalement. Forcément, entre le problème lié aux accents (ou tons) et l’utilisation d’expressions ou de raccourcis, tout reste à faire pour la compréhension et l’expression orale.

Mais ne vous inquiétez pas, je suis vraiment un piètre apprenti, et vous irez sans doute beaucoup plus vite que moi si vous décidez d’apprendre cette belle langue. Si je vous raconte tout ça ce n’est pas pour vous décourager, c’est qu’avec un peu de recul, j’aurais pu faire les choses un peu différemment, pour être peut-être plus efficace dans l’apprentissage du vietnamien. En travaillant plus efficacement et en ayant quelques outils à ma disposition, je me rends compte que la vie est tout de suite beaucoup plus simple. C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui un retour d’expérience sur les différentes solutions que j’ai trouvées et expérimentées pour apprendre le vietnamien. Je vous parlerai aussi des erreurs que j’ai pu commettre et des choses à ne pas faire, afin de profiter de l’apprentissage avec le moins de frustrations possible !

Commencer par apprendre l’alphabet et les tons

Dit comme ça, ça peut paraitre bête, mais il faut croire que je ne suis pas le couteau le plus aiguisé du tiroir : il faut vraiment commencer par découvrir l’alphabet et les tons vietnamiens. Comme évoqué dans l’article concernant l’alphabet et les tons, le vietnamien est une langue dite « tonale », qui repose avant tout sur les accents, et donc sur la prononciation qui les accompagne. Il est primordial de bien intégrer cette notion qui n’existe pas dans notre français avant de se lancer, afin de pouvoir comprendre et de s’exprimer à l’oral comme à l’écrit.

Schéma des 29 lettres composant l'alphabet vietnamien, proche de l'alphabet français
Schéma des 29 lettres composant l’alphabet vietnamien, à retrouver sur l’article dédié à l’alphabet et aux accents.

Si je vous écris ce chapitre en premier, vous vous doutez certainement que ce n’est pas ce que j’ai fait, puisque j’ai voulu apprendre par cœur des mots afin de pouvoir faire mes premières phrases rapidement. Résultat des courses : je n’ai pas pris en compte les accents dans les mots. Ainsi, après deux bons mois, je me suis retrouvé avec les « mêmes mots », c’est-à-dire le même assemblage de lettres qui signifiait différentes choses selon l’accent utilisé, et je me suis complétement perdu. Au final, retour à la case départ, il m’a fallu réapprendre entièrement tout le vocabulaire que j’avais acquis sur mes premières semaines, cette fois-ci en tenant compte des accents. Tout n’était pas complétement à jeter, mais c’est une perte de temps non négligeable, et c’est surtout une désagréable sensation d’avoir tout fait à l’envers.

Bref, si j’ai un conseil à vous donner, prenez le temps de bien cogiter l’alphabet et les tons avant de vous lancer dans le dur de l’apprentissage. Pour cela, vous pouvez trouver beaucoup d’informations accessibles gratuitement sur Internet, qu’il s’agisse de format écrit comme ce blog ou oral, via des chaines YouTube. Sachez que croiser les sources et les types de contenu va vous permettre de monter en compétence à l’écrit comme à l’oral, ce qui me semble aujourd’hui essentiel dans l’apprentissage du vietnamien. Enfin, vous avez la possibilité d’approfondir ces notions avec des livres ou des cours particuliers, dont on reparlera tout à l’heure. N’hésitez pas à revenir travailler ces bases durant votre formation, c’est vraiment la plus grosse partie du travail à fournir pour maitriser le vietnamien !

Découvrir le vocabulaire avec des applications mobiles

Une fois que l’on maitrise l’alphabet et les tons vietnamiens, on peut passer à la partie que j’estime la plus sympa, à savoir la découverte du vocabulaire. Contrairement au français, le vietnamien est une langue que je trouve très intuitive, sans genre et sans pluriel, avec une grammaire simple et sans aucune conjugaison tordue. Concrètement, si on était en capacité d’ingurgité un dictionnaire tout entier, on ne serait sans doute pas loin d’être bilingue en vietnamien !

Pour apprendre le vocabulaire, vous trouverez une myriade d’outils en tout genre, qu’ils soient gratuits ou payants. En plus des ressources accessibles en ligne dont on a parlé tout à l’heure (site internet et blog, chaine YouTube, podcast audio, etc.), il existe des applications super bien fichues sur lesquelles on peut apprendre le vietnamien à son rythme, tout en s’amusant.

Comme moi, vous avez peut-être déjà entendu à la télévision des slogans du type « apprendre une langue ? Babel » (je suis une victime de la publicité). Bon pour le coup, Babel ne propose pas le vietnamien, mais c’est typiquement ce genre d’application dont je parle : on retrouve par exemple Mondly, Ling ou encore Duolingo. Pour ma part, j’utilise quasi exclusivement Duolingo, qui offre l’avantage d’être gratuit, sans trop de publicités envahissantes, et sans limites dans l’apprentissage. Ils ont également une version payante qui permet entre autres de participer à des exercices spécifiques ou de travailler sur ses erreurs, mais la version gratuite fait largement le boulot. Il m’a fallu une année complète, à raison d’une petite dizaine de minutes par jour, pour arriver au bout du vocabulaire proposé par la plateforme, soit environ 1600 mots. Vous l’aurez compris à mon introduction, mais je ne connais pas tous ces mots par cœur, il me reste encore beaucoup de travail à fournir !

Exemple d’un exercice de traduction d’une phrase en vietnamien sur l’application mobile Duolingo.

Selon moi, l’application dispose de nombreux points positifs, comparé à ce que l’on peut trouver sur le marché. Déjà, l’apprentissage est facile et ludique, avec un système de classements, de missions et de récompenses. La formation est découpée en petites thématiques, par exemple les animaux, les métiers ou la nature, avec différents types d’exercices à réaliser. On a également la possibilité d’écouter les phrases, et de répondre en utilisant des briques de mots, en écrivant la réponse, voire en la dictant à l’oral pour les plus téméraires. On peut vraiment pratiquer tous les aspects de la langue, pourvu qu’on se motive soi-même. De plus, Duolingo développe un aspect communautaire sur l’application, qui peut permettre d’échanger avec d’autres utilisateurs, et de se soutenir mutuellement dans la progression. C’est extrêmement fort.

Côté négatif, le cours en vietnamien n’est disponible qu’en anglais, il faut donc déjà maîtriser la langue de Shakespeare pour pouvoir se lancer dans l’aventure. S’il fallait être critique, je dirai que certains thèmes ne me semblent pas très utiles au quotidien, alors que d’autres vont être manquants. Enfin, toute la partie sur les pronoms personnels vietnamiens est inexistante dans l’application, heureusement que BlaBlaNoi est là pour vous ! 🙂

J’ai également testé d’autres applications de ce style comme Tobo Vietnamese, que j’ai trouvé beaucoup moins intuitive, mais qui avait l’avantage d’être en français. Je ne me suis pas encore lancé dans des applications payantes, estimant que la version de Duolingo gratuite est déjà un super point de départ. Mais avec toutes les possibilités à votre disposition, vous trouverez forcément les ressources pour avancer dans votre apprentissage du vietnamien. Enfin, vous trouverez des ressources intéressantes en librairie, notamment des dictionnaires français-vietnamien ou des initiations au vietnamien. Bref, tout ce qu’il faut pour pouvoir se bâtir un socle de mots solide, et faire nos premières phrases dans cette nouvelle langue.

Approfondir la langue avec des cours ou des discussions

Selon moi, la troisième étape de l’apprentissage consiste à utiliser et à approfondir le vocabulaire que l’on a précédemment acquis jusqu’ici en autonomie. Évidemment, cette étape peut complètement se mélanger avec la seconde, il n’y a pas d’ordre ou de règle précis. Généralement, le but de l’apprentissage d’une langue est de pouvoir communiquer avec les autres, et c’est exactement ce que vont nous permettre les outils qui rentrent dans cette catégorie.

La méthode la plus traditionnelle, c’est l’apprentissage via des cours, qu’ils soient particuliers ou en classe, en ligne comme en présentiel. En naviguant un peu sur Internet, je me suis rendu compte qu’il existait beaucoup d’options différentes, et pour tous les prix. Certains groupes vont vous proposer un pack de cours en classe dans le but de passer une certification nommée le VLPT, l’équivalent du TOEIC anglais ou du TCF français. C’est une option qui peut être intéressante si vous avez un projet précis en tête ainsi que des moyens conséquents, mais je me voyais mal retourner en quelque sorte sur les bancs de l’école.

Un compromis qui pourrait davantage me séduire, ce sont les cours particuliers en ligne, qui ont pour avantage d’être flexibles et réalisables lorsqu’on le souhaite. On parle ici de plateformes web comme Preply, SuperProf ou Italki, qui ne sont pas spécialisées dans la formation en vietnamien en particulier, et qui proposent simplement la mise en relation avec un professeur ou un tuteur indépendant. Néanmoins, contrairement aux groupes professionnels dont on parlait, ici les professeurs ne sont pas forcément formés pour enseigner. Je suppose que le niveau doit être variable selon la personne que l’on a en face de nous, mais la différence économique est colossale, puisque l’heure de cours est accessible à partir de 10€ selon le tuteur sélectionné. Ça me semble être un bon complément à l’apprentissage en autonomie dont on parlait tout à l’heure, et ça peut nous permettre d’avoir des réponses aux questions que l’on peut se poser. Cette solution permet aussi de s’entrainer à l’oral, et d’acquérir les bons réflexes pour communiquer distinctement et efficacement.

Enfin, on trouve également des associations ou des pages Facebook qui proposent d’apprendre le vietnamien. Je fais partie de quelques groupes qui poussent parfois des publications avec de nouveaux mots, ce qui me permet de réviser ce que j’apprends sur Duolingo. Dans cette catégorie d’outils, j’utilise une application mobile gratuite qui se nomme Tandem, et qui permet d’être en relation avec des gens qui cherchent à apprendre une langue étrangère. Ici, le principe se base sur la coopération et l’échange entre des gens qui ont un but commun : découvrir et s’initier à de nouvelles langues. J’ai ainsi pu échanger avec des vietnamiens qui étudient le français ou l’anglais. C’est vraiment une super application qui m’a permis d’être beaucoup plus à l’aise à l’écrit, et d’apprendre de mes erreurs grâce aux corrections et aux réponses de mes interlocuteurs. C’est aussi l’occasion de parler de vrais sujets de la vie quotidienne, et de découvrir la culture vietnamienne, avec des personnes qui viennent de tous horizons. Bref, ça permet de donner un sens à notre apprentissage, puisque l’on met en pratique ce que l’on travaille en autonomie, et c’est absolument gratifiant.

Alors, apprendre le vietnamien c’est facile, non ?

Finalement, je pense qu’étudier le vietnamien n’est pas aussi difficile qu’il n’y parait. Comme vous avez pu le voir, j’ai fait pas mal d’erreurs dans ma non-méthode d’apprentissage, mais je pense être sur les bons rails avec la combinaison Duolingo-Tandem. J’ai également la possibilité de discuter avec la famille et les gens sur place, au Vietnam, ce qui représente un avantage considérable. Je pensais vraiment être incapable d’appréhender une nouvelle langue, pourtant je me rends parfois compte des progrès que j’ai pu faire, quand je regarde en arrière. J’ai même pu vous écrire quelques articles sur des sujets spécifiques, comme sur l’alphabet ou sur les pronoms vietnamiens, et j’ai d’autres idées d’articles qui sortiront peut-être un jour sur ce blog … Affaire à suivre.

Pour ma part, je n’ai pas encore franchi le pas des cours à proprement parler, voulant aller le plus loin possible par moi-même avant d’engager des frais dans mon apprentissage du vietnamien. J’ai beaucoup progressé à l’écrit, mais il faut que je me mette sérieusement à la partie orale, qui passera certainement par des cours particuliers. Malgré tout, il arrive que je sorte des phrases complexes et que ma compagne me comprenne du premier coup, et me regarde avec de gros yeux. C’est à ce moment précis que je me sens comme un vietnamien de haut niveau, mais je retombe vite quand je ne comprends pas sa réponse. Mais pas d’inquiétude, je serai bientôt en mesure de comprendre ce que l’on me dit, et de saisir toutes les discussions qui me concernent … voire celles qui ne me concernent pas ! 🙂


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